Luke, qui a joué
un bout de temps pour
Zola Jesus, fait aussi de la musique solo. Ce gars de vingt six ans bosse comme
assistant clerical dans la ville paumée de Madison, Wisconsin, où il se fait
grave chier. Alors quoi? Qu’est-ce qu’on peut bien faire dans une ville
étudiante gavée de frat boys?
A part se la
coller dans des bars horribles ou devenir un crackhead, le meilleur choix reste
encore de faire de la musique.
Si vous pensez que
son boulot l’empêche de se retourner la tête avec des molécules prohibées,
écoutez quelques-uns de ces morceaux.
Il vient
d’ailleurs juste de finir d’enregistrer son deuxième album, “Meanwhile In The
Midwest”.
Harpy Ooze : Ca vient
d’où ce nom, Dead Luke? Une attirance morbide couplée à ton prénom?
Dead Luke : Ha ha ha, nan c’est bien plus bête que ça :
je jouais dans un groupe, The Dead Hooker, à Wausau (sa ville natale), et on
s’était tous trouvé des noms de rockeurs, genre Howlin' Trav ou Pissed Will. Le
mien c’était Dead Luke.
Du coup quand le
groupe a splité, j’ai gardé ce nom pour mes trucs solo.
Ce qui est drôle
c’est que la plupart des gens pensent que du coup Luke n’est pas mon vrai
prénom, que c’est un pseudonyme. Ils s’imaginent plus que j’ai un nom genre
Clarence.
Et maintenant
c’est devenu Dead Luke And The Non-Travelling Band
Ouais, j’ai un
backing band pour les concerts, avec lequel on ne joue quasiment que dans le
Midwest (d’où le nom). Mais ça reste mon projet solo, j’enregistre et compose
seul.
A part ton
nouvel album, tu sors des disques prochainement?
Il y a un 45 tours
qui sort sur Kind Turkey Records. La face A est une reprise de “Ghost Rider” de
Suicide, et la face B est un de mes morceaux, “Born To Misbehave”. La pochette
est faite par Shawn Reed de Wet Hair, qui a aussi fondé le label Night People.
Il est déjà
disponible en digital sur le blog Raven Sings The Blues, avec une pochette qui
reprend celle du premier album de Suicide, mais avec en face B une reprise de
“Summertime Blues”, de Cochran.
Tu as sorti une
cassette sur Night People d’ailleurs, “Cosmic Meltdown”. Comment as-tu
rencontré Shawn?
Je l’ai rencontré
après un concert de Wet Hair à Madison.
Night People est
un de mes labels préférés. Quand je veux acheter une cassette, je ne sais
jamais laquelle des siennes je vais m’offrir.
Not Not Fun est
aussi un des très bon label dont je suis les sorties, et sur lequel j’ai sorti
une cassette avec mon groupe Absinthe Minds. Britt est un des gars les plus
cools que je connaisse.
Tu as fait
beaucoup de reprises, en dehors du single pour Raven Sings The Blues. Tu aimes
faire des reprises?
Ouais, ça me
branche bien de reprendre des morceaux, de les jouer d’une manière actuelle et
changer la façon dont ils sonnent.
Ta reprise que
je préfère est celle de “How Does It Feel”, des Creations.
J’écoute pas mal
de groupe de cette époque. En ce moment je suis à fond dans The Shadows Of
Knight et The Remains.
Les Stones
resteront toujours une de mes plus grosses influences aussi.
Même si les
reprises peuvent parfois faire chier les gens, j’espère stimuler leur curiosité
en les faisant écouter les versions originales de ces morceaux.
Qu’est-ce qui
t’inspire en général pour tes paroles?
J’écris à propos
des trucs ou des gens qui me font chier. De temps en temps à propos de mes
rêves aussi.
Je crois que c’est
la meilleur façon de canaliser sa haine sans que ces gens-là ne le sachent. Ca
a un effet de cathasis j’imagine.
Ca se passe
comment pour toi à Madison? Tu sors?
De temps en temps
ouais. Mais comme c’est une ville universitaire, tu croises des étudiants partout,
et j’en ai vraiment marre de voir tous ces frat boys. Mais il y a quand meme quelques endroits
cools.
Il y a des bons
groupes ou pas?
Ouais, je peux
t’en citer quelques-uns : Max Elliott, Peaking Lights, Drunjus, Kinit Her, et
Julian Lynch. On a aussi des groupes de merde, genre Sleeping In The Aviary.
Ha ha ha, comme
partout en fait
Ouais, dans tous
les coins du monde t’as des groupes indies à chier
La dernière fois
que Kevin, du groupe Pink Reason, était en ville, on est allé voir Sleeping In
The Aviary en concert, faute de mieux, et on en pouvait tellement plus qu’on
leur a balancé de la bière à la gueule pendant tout leur set.
Jean-Marine Le Penis
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