mercredi 25 avril 2012

Dead Luke Interview (2011)







Luke, qui a joué un bout de temps pour Zola Jesus, fait aussi de la musique solo. Ce gars de vingt six ans bosse comme assistant clerical dans la ville paumée de Madison, Wisconsin, où il se fait grave chier. Alors quoi? Qu’est-ce qu’on peut bien faire dans une ville étudiante gavée de frat boys?
A part se la coller dans des bars horribles ou devenir un crackhead, le meilleur choix reste encore de faire de la musique.
Si vous pensez que son boulot l’empêche de se retourner la tête avec des molécules prohibées, écoutez quelques-uns de ces morceaux.
Il vient d’ailleurs juste de finir d’enregistrer son deuxième album, “Meanwhile In The Midwest”.

Harpy Ooze : Ca vient d’où ce nom, Dead Luke? Une attirance morbide couplée à ton prénom?
Dead Luke : Ha ha ha, nan c’est bien plus bête que ça : je jouais dans un groupe, The Dead Hooker, à Wausau (sa ville natale), et on s’était tous trouvé des noms de rockeurs, genre Howlin' Trav ou Pissed Will. Le mien c’était Dead Luke.
Du coup quand le groupe a splité, j’ai gardé ce nom pour mes trucs solo.
Ce qui est drôle c’est que la plupart des gens pensent que du coup Luke n’est pas mon vrai prénom, que c’est un pseudonyme. Ils s’imaginent plus que j’ai un nom genre Clarence.

Et maintenant c’est devenu Dead Luke And The Non-Travelling Band
Ouais, j’ai un backing band pour les concerts, avec lequel on ne joue quasiment que dans le Midwest (d’où le nom). Mais ça reste mon projet solo, j’enregistre et compose seul.
A part ton nouvel album, tu sors des disques prochainement?
Il y a un 45 tours qui sort sur Kind Turkey Records. La face A est une reprise de “Ghost Rider” de Suicide, et la face B est un de mes morceaux, “Born To Misbehave”. La pochette est faite par Shawn Reed de Wet Hair, qui a aussi fondé le label Night People.
Il est déjà disponible en digital sur le blog Raven Sings The Blues, avec une pochette qui reprend celle du premier album de Suicide, mais avec en face B une reprise de “Summertime Blues”, de Cochran.
Tu as sorti une cassette sur Night People d’ailleurs, “Cosmic Meltdown”. Comment as-tu rencontré Shawn?
Je l’ai rencontré après un concert de Wet Hair à Madison.
Night People est un de mes labels préférés. Quand je veux acheter une cassette, je ne sais jamais laquelle des siennes je vais m’offrir.
Not Not Fun est aussi un des très bon label dont je suis les sorties, et sur lequel j’ai sorti une cassette avec mon groupe Absinthe Minds. Britt est un des gars les plus cools que je connaisse.

Tu as fait beaucoup de reprises, en dehors du single pour Raven Sings The Blues. Tu aimes faire des reprises?
Ouais, ça me branche bien de reprendre des morceaux, de les jouer d’une manière actuelle et changer la façon dont ils sonnent.

Ta reprise que je préfère est celle de “How Does It Feel”, des Creations.
J’écoute pas mal de groupe de cette époque. En ce moment je suis à fond dans The Shadows Of Knight et The Remains.
Les Stones resteront toujours une de mes plus grosses influences aussi.
Même si les reprises peuvent parfois faire chier les gens, j’espère stimuler leur curiosité en les faisant écouter les versions originales de ces morceaux.

Qu’est-ce qui t’inspire en général pour tes paroles?
J’écris à propos des trucs ou des gens qui me font chier. De temps en temps à propos de mes rêves aussi.
Je crois que c’est la meilleur façon de canaliser sa haine sans que ces gens-là ne le sachent. Ca a un effet de cathasis j’imagine.
Ca se passe comment pour toi à Madison? Tu sors?
De temps en temps ouais. Mais comme c’est une ville universitaire, tu croises des étudiants partout, et j’en ai vraiment marre de voir tous ces frat boys. Mais il y a quand meme quelques endroits cools.
Il y a des bons groupes ou pas?
Ouais, je peux t’en citer quelques-uns : Max Elliott, Peaking Lights, Drunjus, Kinit Her, et Julian Lynch. On a aussi des groupes de merde, genre Sleeping In The Aviary.
Ha ha ha, comme partout en fait
Ouais, dans tous les coins du monde t’as des groupes indies à chier
La dernière fois que Kevin, du groupe Pink Reason, était en ville, on est allé voir Sleeping In The Aviary en concert, faute de mieux, et on en pouvait tellement plus qu’on leur a balancé de la bière à la gueule pendant tout leur set.

Jean-Marine Le Penis

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